On ne va pas enfoncer des portes ouvertes, inutile de chercher à prouver les impacts d'un divorce ou d'une séparation sur l'état de santé général de ceux qui traversent cette épreuve de la vie. En revanche, il nous semble très intéressant de faire ici un état des lieux des connaissances sérieuses compilées sur ce sujet. Il s'agit de mieux comprendre les problématiques pour tenter de les prévenir et/ou de les endiguer.
Se séparer ou divorcer nuit-il à notre santé ?
Partons notamment des travaux publiés dans "the anals of behavioral Medicine" dans lesquels ont été analysées les données médicales de près de 6000 personnes parmi lesquelles environ 1000 avaient été confrontées à une situation de séparation. Cette étude a montré que le divorce et plus largement la séparation augmentaient les comportements délétères comme une diminution de l'activité physique, une augmentation du tabagisme, un repli sur soi conduisant à une élévation des inflammations dans l'organisme.
Dans les conclusions des auteurs de l'étude, ils évoquent même un risque de décès prématuré, les personnes divorcées et séparéés auraient un risque de mourir plus jeunes accru à hauteur de 46% par rapport aux personnes en couple !
Plus récemment, dans la revue Frontiers in Psychology, l’Université de Copenhague a montré une forte dégradation de l'état de santé des personnes divorcées comparé à celui de la population générale étudiée.
Les auteurs de cette étude danoise ont centralisé des données pour une cohorte d'environ 1900 personnes ayant tout juste officialisé leur divorce. Il s'agissait pour eux de compléter des questionnaires concernant leurs antécédents, leur état de santé et les impacts de leur divorce. "Nous avons pu étudier des couples qui ont bénéficié d’un divorce ultra rapide (quasiment immédiat) au Danemark, en moyenne, il leur a été accordé dans les 5 jours après la demande", explique Gert Hald, membre de l’université de Copenhague. Dans les conclusions publiées, on retrouve principalement 4 constats;
- A court terme, divorcer entraîne d'importantes conséquences émotionnelles et physiques; "l'état de la santé mentale et physiologique des personnes divorcées se dégrade extrêmement fort immédiatement à l'issue du divorce".
- Une procédure de divorce qui débute alors qu'on a déjà un nouveau partenaire permettra de mieux vivre la transition et de préserver sa santé physique et psychologique.
- Plus on divorce jeune et avec des ressources conséquentes, plus rapide sera le retour à la normale en termes de conditions physiques et émotionnelles.
- On se remet plus rapidement d'un divorce si on a déjà été confronté à une précédente séparation ou à un divorce par le passé
Ces travaux illustrent parfaitement la position de nombreux experts, des sociologues notamment. Il semble évident qu'il y a des facteurs aggravants ou comme les appelle le Professeur Amato, des facteurs de protection. Parmi les facteurs de protection, on peut citer au premier plan la rencontre d'un nouveau partenaire qui aplanit énormément l'impact émotionnel d'une séparation ou d'un divorce. Il semble logique qu'un divorce soit moins difficile à vivre si on est déjà en couple avec une autre personne. Bien entendu, il en va de même pour les enjeux financiers, un divorce sera moins stressant pour celui ou celle qui dispose de revenus confortables que pour ceux qui sont dans une situation très fragile.
On peut aussi citer la psychologue Johanna Rozenblum. "Les conséquences d'une séparation peuvent avoir des répercussions dans les différentes sphères de la vie (professionnelle, privée et sociale). Tous les repères sont à recréer". Il est évident qu'un divorce n'est jamais un évènement anodin et quel que soit le type d'union, la séparation de couple bouleverse tous les équilibres.
Le professeur Rikke Lund, l'un des principaux auteurs d'une étude danoise encore plus récente rompt clairement avec certains tabous encore bien présents dans nos sociétés : « Les preuves montrent que les hommes ont tendance à dépendre davantage de leurs partenaires féminines que l’inverse ». Dans ces travaux, les chercheurs de l’Université de Copenhague ont mené une étude sur près de 10 000 personnes, âgées entre 48 et 62 ans, ayant divorcé et vécu seules. Ils étudient leurs systèmes immunitaires ainsi que les niveaux d’inflammation. Les auteurs danois concluent ce qui suit;
- les femmes seraient davantage soutenues et entourées. Les femmes auraient un entourage plus impliqué dans leur soutien émotionnel qui permettrait une réelle réduction du stress et par extension de l'inflammation générée par la séparation ou le divorce. Rikke Lund affirme d'ailleurs « Cela peut aider d’avoir des gens à qui parler de leurs émotions, d’avoir quelqu’un pour les aider à déménager et nous savons que cela fait une réelle différence ».
- les femmes « internalisent » leur chagrin amoureux pour tenter de le digérer et cette digestion peut mener à des troubles dépressifs sans pour autant générer une inflammation interne. A l'inverse, les hommes auraient tendance à extérioriser leurs difficultés en se laissant aller à une consommation excessive d’alcool, de tabac, de drogues ou de médicaments qui entraîne nécessairement diverses inflammations.
Le constat est sans appel, se séparer ou divorcer aura des conséquences importantes sur la santé et plus la séparation ou le divorce seront compliqués, longs et conflictuels, plus les impacts sur la santé seront néfastes.
Limiter l'impact de mon divorce ou ma séparation sur ma santé physique et mentale
Les psychologues de l'Université de Copenhague qui ont longuement travaillé sur le sujet ont intitulé leur article "Quand l'Amour fait mal". S'en est même suivie la création d'un outil numérique appelé « Cooperation After Divorce » dont la mission est d'aider les divorcés à mieux gérer les nombreux impacts néfastes d'une séparation ou d'un divorce sur la santé mentale et physiologique. Chez onsesepare.com, nous partageons fondamentalement cette approche, le soutien et l'assistance aux personnes traversant l'épreuve de la rupture est absolument essentiel pour endiguer les effets négatifs de cet évènement.
Divorcer, se séparer, apprendre à bien s'entourer
Personne n'a envie de se raconter quand il ne va pas bien. Rompre, c'est difficile, traumatisant pour certains et il semble plus aisé de se renfermer sur soi-même que de prendre le risque de se heurter au regard des autres. Pourtant, le premier pas vers la préservation de ses équilibres, c'est obtenir du soutien. Certains se tourneront naturellement vers leur entourage familial, d'autres trouveront du réconfort chez leurs amis, leurs collègues, un thérapeute et parfois même un parfait inconnu.
Pour celui ou celle qui est à l'initiative de la décision de divorcer ou se séparer, c'est souvent difficile d'obtenir l'empathie des autres. S'ajoute aussi la culpabilité qui est toujours très lourde à porter et complexe à assumer en public. Le recours à un spécialiste psychologue ou thérapeute est pertinent si vous vous sentez isolé(e). Sur ce lien, vous pourrez accéder au site de Psy&You qui propose des suivis très accessibles et adaptés à tous les agendas.
Outre du soutien sur le plan personnel, il est aussi important d'être soutenu(e) sur les plans logistiques et administratifs. Sur notre site, vous trouverez une multitude d'informations pour vous permettre de trouver le bon interlocuteur au bon moment. Inutile de vous rappeler ce que nous pensons de la cohabitation durant la période de séparation, nous sommes loin d'être tous capables de continuer à vivre sous le même toit quand la décision de rompre a été prise. Typiquement, vous devez être bien renseigné(e) sur les précautions à prendre si vous quittez le domicile conjugal et que vous êtes marié(e). Seul un professionnel du droit est habilité à vous conseiller sur ces sujets complexes. Vous pouvez être mis en relation gratuitement avec certains de nos avocats référents, n'hésitez pas à nous faire une demande ICI.
Si vous devez vous reloger en urgence, pensez à faire des projections financières cohérentes parce que vous devez continuer à respecter vos engagements. Par exemple, si vous êtes propriétaire avec votre conjoint(e), la banque reste votre créancier, même si vous ne vivez plus dans le bien acheté ensemble, vous devez donc payer les mensualités du crédit. Idem pour un bail, le bailleur se fiche de savoir que vous avez déménagé, le contrat a été rédigé aux deux noms et vous resterez donc solidaire du paiement des loyers, même si vous vivez ailleurs. Des solutions sont envisageables mais il faut bien vous entourer pour mesurer votre marge de manoeuvre. Par exemple, il est possible de demander la suspension de crédit pour vous permettre de dégager un budget afin de "décohabiter" en accord avec votre partenaire. Autre piste, vous pouvez faire une demande de logement social même si vous n'êtes pas encore divorcé(e), il faut pour cela une attestation de prise en charge par un avocat afin de justifier de votre situation de séparation. Dans ce cas de figure, un rdv avec une assistante sociale ou le CCAS de votre secteur sera toujours intéressant.
Bien s'entourer, c'est aussi se faire assister par des professionnels de confiance à chaque étape. Si vous êtes proprio, un bon notaire sera généralement le meilleur interlocuteur pour connaître les différents scénarios envisageables sur le partage de votre patrimoine. Si vous êtes marié sous le régime légal et que vous dirigez une entreprise, vous feriez bien de faire le point avec votre comptable et un avocat spécialisé. Si vous avez des enfants et que vous doutez de pouvoir vous entendre sur la garde, pensez médiation familiale plutôt que guerre ouverte devant le juge (quand enfin vous le verrez...). Vous voulez garder le domicile conjugal mais n'êtes pas certain(e) d'obtenir un financement, un courtier pourrait vous faire gagner un temps précieux. Vous cherchez un meublé le plus rapidement possible, un agent immobilier impliqué sera plus efficace que votre cousine Emilie qui passe sa vie sur le bon coin.
La liste des prestataires ayant vocation à intervenir pour aplanir les contraintes d'un divorce ou d'une séparation est donc longue. Comme on a compris depuis longtemps que la pire inconnue de l'équation rupture résidait dans l'isolement et la perte de repères, on propose un accompagnement sur mesure afin que ça se déroule le moins mal possible. Vous pouvez nous solliciter ICI pour commencer par bénéficier d'un bilan de situation gratuit. Vous pouvez aussi continuer à avancer par vous-même, nous mettons à votre disposition ce site et ses fonctionnalités afin que ce soit plus simple pour vous.
Divorce, séparation, apprendre à se ressourcer
Quand on déguste au travers de sa rupture, on ne songe pas une minute à prendre du recul, à s'éloigner de ses repères pour se recentrer exclusivement sur soi-même. La séparation, a fortiori le divorce, nous plonge généralement dans un profond désarroi et nous avons tendance à oublier tout ce qui nous fait du bien. On fuit les autres, on fuit son image dans la glace, on replonge parfois dans des addictions pourtant révolues (alcool, sucre, réseaux, drogues...), on se laisse envahir par des pensées négatives, rien ne nous fait plus envie.
C'est bien légitime de se laisser aller en pareilles circonstances, personne ne peut juger. Néanmoins, notre expérience nous prouve chaque jour qu'être attentif à son état de santé mentale au moment de la rupture est absolument essentiel. Se laisser totalement envahir par la situation de séparation est une erreur, il faut au contraire s'aménager des moments de décrochage complet.
Même si ça peut vous sembler vain, quitter le contexte de rupture, parfois juste le temps d'un week-end, change beaucoup de choses. Pour illustrer ce constat, le témoignage de Valérie est intéressant, merci à elle :)
Quand la vérité a éclaté, c'est tout mon monde qui s'est écroulé. Mon mari me trompait depuis des mois et il demandait le divorce alors que je ne m'y attendais pas une seconde. Pendant des semaines, j'ai eu l'impression de vivre un cauchemar éveillé, je découvrais de nouvelles trahisons tous les jours, j'étais dévastée et je pensais constamment à mon triste sort et à mes pauvres enfants. Mon ex époux a vite quitté notre appartement et nous avons essentiellement communiqué par le biais de nos avocats car je ne voulais plus jamais échanger avec lui. Nos enfants m'ont vue dans un triste état mais je donnais le change au maximum, ça me demandait une énergie sidérante. Après trois mois, rien n'avait véritablement avancé sur le plan du divorce, les enfants voyaient peu leur père qui profitait pleinement de sa liberté retrouvée le reste du temps. J'avais le sentiment d'être bipolaire, je cachais ma part de fureur pour me consacrer exclusivement à mon rôle de maman.
Je me suis oubliée jusqu'à ce que mon corps dise stop et je me suis écroulée devant l'école de mon petit dernier un mercredi midi où j'avais cru apercevoir son père dans la foule de parents qui attendaient devant le portail. J'ai été transportée au CHU par les pompiers, j'étais très anémiée, très affaiblie.
Sur les conseils d'un ami médecin, j'ai appelé ma soeur qui est venue immédiatement pour prendre les enfants en charge. Je suis partie par le premier train vers la maison de vacances d'un de nos cousins qui m'incitait depuis des semaines à en profiter avec les enfants. J'y suis restée totalement seule pendant près d'une semaine. Le fait de m'éloigner de toutes les turbulences de mon quotidien m'a permis de trouver quelques moments de paix qui ont changé ma façon de gérer cette épreuve. J'ai compris que je ne pourrais pas être sur tous les fronts, que j'allais devoir responsabiliser mon ex pour qu'il prenne sa place de père, qu'il fallait que je rédécouvre celle que j'étais devenue. La rupture nous rend faible et démuni, il faut se forcer à reprendre son souffle pour soi, pas pour les autres ou pour nos enfants, pour nous avant tout.
Reconnaissons que ça peut paraître contre-intuitif de s'isoler dans un contexte de séparation ou de divorce. Pourtant, s'accorder des moments de décrochage total est généralement très bénéfique au moment d'une rupture amoureuse. On fait ici bien la différence entre l'isolement ponctuel et le fait de se couper totalement de son entourage et du contact social en général. Bien s'entourer est primordial mais ça ne signifie aucunement qu'il faille en permanence être en présence de quelqu'un. Vous pouvez tout à fait dégager du temps pour vous seul(e) et le mettre à profit afin de couper avec la tempête de la séparation ou du divorce.
Dans nos suivis, on a vu à de multiples reprises que partir quelques jours dans un lieu neutre, dénué de tout souvenir pour le couple, déconnecté des habitudes et du train-train / bah, ça fait un bien fou !
N'hésitez pas à vous écouter en cette période ultra difficile, prenez le large dès que vous en ressentez le besoin et que c'est possible. A ce niveau là aussi, votre entourage a un rôle à jouer, vous soutenir ne signifie pas seulement vous écouter, c'est aussi vous apporter de l'aide concrète quand c'est possible. Faites garder vos enfants, prenez quelques jours de congés, demandez à un proche de vous prêter son logement s'il est vide, libérez un budget pour louer le cas échéant, donnez-vous les moyens de vous ressourcer seul(e) si vous en ressentez le besoin.
Quel que soit le stade où vous en êtes de votre séparation ou divorce, nous sommes disponibles pour vous offrir un bilan de situation gratuit afin d'y voir plus clair, vous pouvez faire une demande sur ce lien.
Plein de courage et surtout, prenez soin de vous !