Si vous êtes en train de lire cet article sur notre site, c'est probablement parce que votre couple traverse une très mauvaise passe et que vous songez de plus en plus sérieusement à vous séparer ou divorcer de votre conjoint(e).
Rassurez-vous, on ne va pas vous culpabiliser davantage et on ne se risquera pas à faire des généralités sur les causes d'une séparation ou d'un divorce, nous avons pleinement conscience que chaque situation est unique. En revanche, ce contenu est conçu pour vous aider à vous poser les bonnes questions et à prendre un peu de recul sur votre cheminement, sur les raisons qui vous poussent à envisager cette perspective de rompre comme souhaitable.
Attardons-nous d'emblée sur les questions qu'il convient de se poser honnêtement à soi-même avant d'entreprendre des démarches et d'annoncer sa décision de divorce ou de rupture à votre partenaire et à votre entourage.
Posez-vous les bonnes questions avant de décider de vous séparer ou de divorcer
Il est probable que vous vous disiez que vous avez déjà suffisamment souffert ou patienté et qu'il est grand temps de mettre en oeuvre les profonds changements de cap que vous appelez de vos voeux depuis des mois, parfois même des années.
On ne prétend pas une seconde vous faire changer d'avis mais avec cette "feuille de route", nous souhaitons simplement vous permettre de prendre un peu de hauteur sur votre situation avant de passer le cap et d'entrer dans le vif des sujets liés à votre séparation ou divorce.
Quelles sont les principales raisons qui me poussent à divorcer ou à rompre ?
Suis-je épanoui(e) par ma relation de couple ? Oui, non, ça dépend ... Une personne qui est parfaitement en phase avec son couple dira sans conteste qu'elle se sent très épanouie et qu'elle compte bien poursuivre dans cette voie avec son ou sa partenaire de vie. Soyons honnêtes, rares sont celles et ceux qui mettent un 20/20 à leur histoire, il y a des hauts, il y a des bas, ainsi soit-il ;)
Quand on commence à penser séparation, c'est qu'il y a déjà pas mal de friture sur la ligne et les raisons sont aussi diverses que variées. On peut citer les plus classiques en gardant à l'esprit que chaque couple est unique, nos coeurs ont des raisons que la raison, parfois, ignore...
Les principales causes d'un divorce ou d'une séparation
- Le manque de communication. On ne partage plus rien ou plus grand chose, on vit un peu comme des colocataires qui ne se parlent plus. L'échange est le ciment du couple et il n'y rien de pire que de laisser les non-dits et le silence s'installer dans une relation. La thérapie de couple peut sauver une histoire mais pas toutes.
- L'infidélité. L'adultère reste une des premières causes de divorce en France et il faut reconnaître que se remettre d'une tromperie est particulièrement difficile pour un couple. Le mensonge en général constitue un poison pour toutes les relations au devant desquelles la relation amoureuse. La confiance brisée ne se remet jamais totalement et même si celui ou celle qui a été trompée pardonne, le lien restera à jamais fragilisé par cette trahison.
- Les différences. Certains ménages se vantent de cultiver leurs différences et d'être complémentaires dans tous les domaines. Dans les faits, il est parfois très complexe d'accorder des violons opposés. Qu'il s'agisse de culture, de religion, de vision de la vie, les différences peuvent être une force mais il est fréquent qu'elles deviennent un obstacle laissant le fossé se créer entre les deux partenaires. Sur l'éducation des enfants ou sur le rapport à l'argent, ces décalages peuvent prendre des proportions énormes et générer des tensions qui mènent au divorce ou à la rupture.
- Les addictions ou la maladie. L'alcool, la drogue, les jeux, toutes les addictions sont des fléaux pour le couple. La dépression est aussi une cause qui revient souvent pour expliquer la séparation. Dans toutes ces pathologies, le conjoint s'épuise à tenter de comprendre et d'aider l'autre à s'en sortir mais il arrive en général un moment où l'impuissance se cogne à la fatigue et on baisse les bras, on abandonne. C'est un peu une rupture ou un divorce par procuration, l'addiction a mangé le couple.
- Les violences physiques et/ou psychologiques. Aucun débat, rien ne justifie la violence mais toute violence justifie à elle seule une séparation ou un divorce. Si vous êtes confronté(e) à des comportements violents de la part de votre conjoint(e), faites-vous aider, il y a des associations, des numéros d'urgence et des services dédiés à votre prise en charge et à votre protection. Vous devez porter plainte pour vous protéger ou protéger vos enfants. Suivez ce lien pour accéder au site du service public et celui-ci.
- La jalousie. On l'oublie souvent mais la jalousie constitue toujours une arme de destruction massive pour la relation amoureuse. Avoir un partenaire en prise aux crises de jalousie est un sacerdoce que nous sommes très peu à pouvoir supporter sur la durée.
- La crise existentielle aussi communément surnommée "crise de la quarantaine" même si elle peut se produire à n'importe quel âge. Pour en savoir plus sur ce phénomène, nous vous invitons à consulter notre dossier sur ce sujet en suivant simplement ce lien.
- La perversion narcissique. Attention à cette notion très facilement reprise par les médias et autres supports de communication ces dernières années. Vivre avec un pervers ou une perverse narcissique est un calvaire mais c'est une pathologie dont il n'est pas aisé de faire le diagnostic et nous ne pouvons qu'encourager celles et ceux qui s'en sentent victimes à consulter un spécialiste pour les aider à se sortir des griffes de leur tortionnaire. Inciter ce dernier à se faire soigner s'il n'est pas dans le déni sera bénéfique mais commencez par vous.
- Le déséquilibre dans la gestion du quotidien. "Je fais absolument tout pendant que mon ou ma partenaire se concentre sur sa carrière ou ses passions !" "Je m'oublie complètement pour assumer les obligations familiales à sa place"... et oui, le partage des tâches est toujours un sanglant champs de bataille qui conduit bien souvent à la mort du couple.
On va s'arrêter là pour la liste des invités dont l'amour se passerait bien mais elle est loin d'être exhaustive et certaines raisons se cumulent même entre elles pour une rupture multi-factorielle dans la plupart des cas. En tous cas, vous seul êtes capable d'expliquer les causes de votre désamour et une fois que vous les aurez identifiées, vous serez face aux peurs que la séparation va susciter en vous.
Pourquoi est ce que je ressens une telle peur à l'idée de me séparer ou de divorcer ?
"J'ai peur de divorcer" - "dois-je divorcer ?" - "Faut-il que je quitte mon ou ma partenaire pour m'épanouir à nouveau?" - "Le divorce est-il la seule issue à nos difficultés de couple ?" - "Comment savoir si la rupture est la bonne réponse à mon mal-être ?" - "Pourquoi la peur de regretter ma séparation me tétanise ?"...
Vous vous retrouvez sûrement dans certaines de ces introspections et c'est tout naturel puisque nous sommes généralement en prise avec nos angoisses les plus primaires à l'aube de nous séparer ou de divorcer de la personne qui partage notre vie depuis parfois des décennies. Même si le divorce et plus largement la rupture sont entrés dans les moeurs depuis deux à trois générations, cette douloureuse épreuve de la vie continue à générer une profonde anxiété tant pour celui ou celle qui est à l'initiative de la décision que pour celui ou celle qui la subit de plein fouet.
Encore une fois, on ne fera pas de généralités mais simplement un petit tour des peurs qui nous envahissent parce que ça pourrait s'avérer intéressant pour mieux les appréhender;
- Peur de l'échec dans un divorce ou une séparation
Quand le couple et plus largement le cocon familial sont remis en cause, c'est un idéal de vie qui s'écroule et nous sommes généralement démunis face à ce constat vécu comme un échec, un véritable gâchis pour certains. Nous avons tous été bercés par l'adage "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" qui marque la fin des belles histoires parce que les belles histoires ne sont pas supposées avoir de fin. Seulement voilà, en dépit de tous vos efforts, le constat est sans appel, l'épanouissement n'est plus d'actualité dans votre couple.
Dans l'inconscient collectif, réussir sa vie rime souvent avec l'idée de réussir son couple. On a le sentiment qu'il faut s'accomplir dans tous les domaines pour s'estimer heureux et c'est particulièrement le cas en ce qui concerne la vie amoureuse. Surmonter cette peur de l'échec du couple, c'est refuser l'injonction sociale selon laquelle il faudrait à tout prix préserver le cocon familial, même au détriment de sa propre qualité de vie.
Soyons francs, avouons-nous que le couple idéal n'est qu'un leurre qui alimente depuis toujours nos récits, nos contes, nos super productions hollywoodiennes à grands renforts de publicités. Pourtant, même conscients de cet état de fait, divorcer ou se séparer nous pousse dans nos retranchements et nos conflits intérieurs. Rater son mariage rime encore avec rater sa vie pour la plupart d'entre nous.
Pour surmonter cette peur de l'échec, il faut s'affranchir de l'idée du couple parfait et inébranlable, il faut faire le deuil des espoirs qu'on avait mis dans notre histoire d'amour, peu importe qu'on soit passé ou non par la case mariage (pour le meilleur et pour le pire !). Les âmes soeurs éternellement fusionnelles sont une illusion, éventuellement une exception, sûrement pas la norme. Faites ce travail sur vous-même et n'hésitez pas à vous faire aider pour alléger de ce sentiment d'échec qui est stérile et qui constitue un frein inutile à votre légitime quête du bonheur.
Un suivi thérapeutique peut constituer un excellent levier pour vous libérer de cette peur vissée aux tripes. Les psychologues de Psy&you peuvent vous accompagner rapidement, vous pouvez aussi faire appel à un praticien de votre secteur ou même à un proche qui saura vous apporter une écoute attentive et bienveillante sans vous juger. L'essentiel étant que vous soyez soutenu(e) dans cette épreuve, l'isolement n'est pas bon conseiller en pareilles circonstances.
- Peur de l'abandon et de la solitude dans un divorce ou une séparation
Que la décision de séparation ou de divorce vous appartienne ou pas, cette peur de l'abandon est un dénominateur commun des situations de rupture amoureuse. On ne compte plus les travaux des experts qui établissent le lien entre cette peur viscérale et la relation à la mère dans la petite enfance. La rupture amoureuse peut facilement nous replonger dans cette angoisse instinctive de l'abandon et de la solitude. Celles et ceux qui souffrent d'une forme de dépendance affective seront d'autant plus susceptibles de développer cette peur et d'avoir un mal fou à la contenir.
Dites-vous bien qu'il est parfaitement normal de traverser des phases d'angoisse et que vous pouvez apprendre à en réduire l'ampleur et la durée. Pour lutter contre la solitude qui vous tétanise, faites l'effort de développer de nouveaux centres d'intérêt, essayez de sortir de votre zone de confort et de rencontrer de nouvelles têtes dans des contextes qui vous attirent. Votre séparation ou votre divorce va bouger les lignes de votre quotidien et il est probable que ça vous dégage du temps que vous pourrez consacrer à de nouveaux horizons.
Il est probable aussi que vous passiez par des angoisses liées à la crainte de regretter ou celle d'être remplacé(e) par un(e) autre. "Je sais que je ne suis plus heureux avec elle mais je ne supporterai pas de la voir avec un autre" - "Je veux le quitter mais s'il se remet avec une nana, je sais que ça va me rendre folle". Impossible d'affirmer que vous n'allez pas vous en mordre les doigts, il y aura même sûrement des soirs où votre ex va vous manquer cruellement, il est aussi probable que le ou la croiser au bras d'un bel amant ou d'une bombe atomique vous broie le bide un certain temps.
Dans ces domaines aussi, l'aide d'un spécialiste fera évoluer votre cheminement et vous permettra de gagner un temps précieux. L'entourage sera parfois un solide soutien dans ces caps difficiles et pour accepter les changements qu'impose une séparation amoureuse. Dernier conseil, ne vous projetez pas trop, essayez de vivre au jour le jour et de remplir votre quotidien de choses que vous aimez faire et de gens que vous avez envie de voir.
- Peur pour son enfant ou ses enfants dans un divorce ou une séparation
Il n'est pas rare de rencontrer des gens qui ne sont pas heureux dans leur couple mais qui le maintiennent à flot pour protéger leurs enfants, les préserver d'un divorce ou d'une séparation du couple parental. On restera ensemble, on restera mariés pour garder le cocon familial intact afin que l'enfance de notre sainte progéniture ne souffre d'aucune manière à cause des adultes responsables que nous devons être. Nous sommes un tantinet sarcastiques parce que c'est totalement illusoire d'imaginer qu'un enfant puisse bien grandir au sein d'un couple parental qui n'est plus heureux.
Finissons-en avec l'image d'une enfance irrémédiablement brisée par le divorce des parents, claquons le bec de ceux qui prétendent encore que le traumatisme des parents séparés aura nécessairement des conséquences néfastes sur les mômes, c'est FAUX et c'est hyper anxyogène pour tout le monde donc STOP !
Non, un enfant ne va pas être dévasté par la rupture amoureuse de ses vieux s'ils font les choses dans l'ordre, dans le respect mutuel et en priorisant aussi son bien-être à lui à chaque étape de leur séparation effective. Il est évident que des parents qui se déchirent au sein même du cercle familial restreint sont dans l'erreur totale. Un enfant, quel que soit son âge, ne doit JAMAIS être instrumentalisé dans le cadre de la séparation ou du divorce de ses parents, ce serait en effet un traumatisme.
Nous avons tous et toutes le devoir de nous responsabiliser en tant que parents au moment de la rupture de notre couple. Il nous appartient de préserver notre enfant des débordements d'adultes qui ne le concernent en rien, nous devons aussi veiller à ce qu'il se sente aimé et choyé en dépit de l'épreuve que nous traversons. Si vous décidez de vous séparer, il faut l'expliquer à votre enfant dans un contexte apaisé et en lui permettant de verbaliser ce qu'il ressent ainsi que les craintes qu'il pourrait avoir pour l'avenir. Rassurez-le, faites preuve de patience et de calme pour qu'il comprenne que c'est mieux pour vous et que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour que la transition soit le moins difficile possible.
En tous cas, on ne reste pas en couple pour les gosses, c'est une fausse excuse qui va mener à des difficultés et des rancoeurs encore plus profondes par la suite. Un enfant ressent tout contrairement à ce qu'on aimerait croire, il n'a pas besoin d'assister à des disputes régulières pour être conscient des tensions et du désamour entre ses parents. Plutôt que de vous persuader que votre rôle de mère ou de père vous impose de mettre de côté votre épanouissement au profit du "bien-grandir" de votre enfant, entamez un travail thérapeutique afin de comprendre les ressorts de cette injonction personnelle.
Quant à l'annonce de votre séparation ou de votre divorce à votre enfant, nous vous invitons à parcourir cet autre article qui essaie humblement de baliser ce terrain vague.
- Peur du changement dans un divorce ou une séparation
Par certains côtés, c'est un sujet un peu tabou, on n'ose rarement assumer le fait que sortir de notre zone de confort nous fait flipper. On peut craindre de ne plus être aussi à l'aise financièrement, de ne pas pouvoir se reloger dans une maison ou un appartement aussi spacieux ou aussi confortable, le cadre de vie va changer, le budget aussi. Il y a ceux qui vont se résigner à rester ensemble pour maintenir un certain niveau de vie. L'auto-persuasion est tenace, il y a mille excuses dont on se convainc. "C'est préférable d'attendre qu'on ait terminé de rembourser le crédit", "patientons jusqu'à ce que les enfants partent faire leurs études", "d'ici deux ans, je devrais être promu, ce sera plus prudent pour me reloger"...
En réalité, nous sommes nombreux à avoir une peur panique du changement parce que ça nous met dans une forme d'insécurité. C'est la fameuse pyramide des besoins de Maslow à la base de laquelle figurent les besoins physiologiques (manger, boire, dormir...) suivis du besoin de sécurité morale et physique. Le besoin de s'épanouir est tout en haut, c'est le stade ultime qu'on ne peut atteindre sans se sentir en sécurité, protégé. La sécurité de l'emploi, la santé mais aussi la propriété, la stabilité familiale... des piliers de notre besoin de sécurité qui vont être ébranlés par notre séparation ou notre divorce.
Il est évident que nos équilibres seront bouleversés par la rupture et le divorce, il faut s'y préparer pour limiter les dégâts mais ça ne doit pas nous paralyser. On peut apprendre à accepter le saut dans l'inconnu si la décision de se séparer est mûrement réfléchie. Encore ici, un travail thérapeutique sera utile pour celles et ceux qui se sentent incapables de franchir le cap.
- Peur du regard des autres face à son divorce ou sa séparation
"Ma famille, mes parents, mes proches, ils n'accepteront jamais ma décision, je vais devenir le monstre qui fait voler en éclats le cercle familial".
A l'aube d'une séparation, nous sommes nombreux à nous ronger les sangs avec ce genre de pensées. On ne va se mentir, celui ou celle qui est quitté(e) endosse généralement le rôle de la victime et l'entourage s'empresse de le consoler et de le plaindre. A contrario, celui qui part est tantôt un "lâche", tantôt un "bourreau", souvent les deux. Personne n'a envie d'être regardé comme le coupable, celui qui a choisi de tout détruire, l'égoïste qui ne se soucie guère des autres. Cela dit, rarissimes sont les situations où tous les torts appartiennent à un seul des deux dans un couple à l'agonie. Qui peut se targuer de désigner un unique responsable en ayant qu'un regard extérieur sur la rupture.
Comme souvent, il faut laisser le temps au temps, le regard des autres est amené à évoluer, ce n'est qu'un moment difficile à passer mais le temps fera son tri par la suite. Ne cherchez pas à défendre votre point de vue à tout prix, vous pouvez prendre le temps d'expliquer calmement les choses à ceux qui le souhaitent mais il est inutile de vouloir convaincre du bien fondé de votre décision. Certains vont l'accepter et d'autres non, c'est la vie.
Le témoignage de Claire ainsi que celui de Rémy seront sûrement parlants pour illustrer cette peur du regard d'autrui.
Claire - 34 ans
J'ai quitté mon mari en 2019 et la plupart de mes amies me soutenaient dans ma démarche, elles comprenaient que je choisisse de divorcer et elles étaient à mes côtés pour que je tienne le coup. Par la suite, une fois que le divorce a été prononcé et que j'ai repris ma liberté, certaines de mes relations se sont étiolées. Au bout de quelques mois, je me suis rendue compte que j'étais moins souvent invitée, généralement en dehors de leur domicile, jamais aux dîners entre "couples". J'ai mis du temps à comprendre qu'en réalité, elles me voyaient un peu comme une rivale. Oui, le mot peut paraître assez fort mais avec du recul, c'est flagrant. Je reprenais mes marques et j'avais plus de temps à me consacrer donc j'ai renoué avec ma féminité, mon pouvoir de séduction, ma confiance en moi... et c'est évident que mon célibat représentait un danger pour leur couple aux yeux de certaines.
Quand je me suis remise en ménage avec celui qui partage à présent ma vie, les invitations sont revenues comme par magie mais j'ai décliné la plupart, ça fait le tri...
Rémy
Avec mon ex-femme, nous étions un couple parfait aux yeux des autres. Tout le monde nous pensait très heureux, nous avions une vie sociale bien remplie et rien ne laissait panser que notre relation était en fait totalement "éclatée au sol" comme disent les ados ! On savait tous les deux que notre couple était malade mais on a laissé les choses s'aggraver en faisant mine que tout allait bien.
Parce que je déprimais de plus en plus, j'ai fait l'erreur d'en parler à un ami proche qui s'est montré particulièrement dur, je me suis senti jugé et pas du tout entendu dans la souffrance que j'exprimais enfin. Cet épisode m'a renfermé, je n'arrivais pas à assumer la décision de me séparer parce que je craignais que tous les gens que je cotoyais me montrent du doigt à leur tour. J'avais peur de devenir le paria alors que j'étais persuadé au fond de moi que ma compagne ressentait aussi ce désamour. Je me suis retenu pendant des mois pour ne pas être celui qui enclenchait la machine et ça m'a rendu malade, j'ai fini sous traitement antidépresseur et c'est au cours de mon suivi avec un psy que j'ai compris qu'il fallait que j'assume mon choix sur lequel les autres n'avaient aucune légitimité à se prononcer.
J'ai fini par franchir le pas et avouer à mon épouse que je ne l'aimais plus et que je comptais divorcer. Comme je m'y attendais, elle avait aussi fait le deuil de notre histoire mais chez elle, c'est la peur de brusquer nos enfants qui la tétanisait. On regrette de ne pas avoir été plus honnêtes l'un envers l'autre, nos peurs respectives ont pris le dessus sur notre authenticité.
La peur fait douter, la peur ralentit, la peur est un frein. Le bon compromis, c'est sans doute d'accepter la prudence et la patience que la peur nous impose sans pour autant la laisser nous paralyser. Si elle vous coupe les jambes, consultez un thérapeute mais si elle vous oblige à prendre de la hauteur, écoutez-la et avancez à votre rythme pour faire les choses dans l'ordre et le plus sereinement possible.
Anticiper les étapes de votre divorce ou de votre séparation
Quand on s'apprête à se séparer ou à divorcer, on sait qu'on va devoir faire face à des changements très importants dans tous les domaines de notre vie. S'y préparer, c'est aussi songer à la meilleure manière de mettre en place ces changements tant pour soi que pour l'autre et pour notre famille en général si on est parents.
Une fois la décision prise, on se sent tantôt soulagé(e), tantôt paniqué(e) et c'est bien normal. Se projeter dans un avenir sans sa compagne ou son compagnon nous pousse à dessiner notre idéal de vie après la rupture ou le divorce. On s'imagine où on souhaiterait s'installer, garder le domicile conjugal ou déménager, on aimerait bien mettre en place une garde alternée pour que chacun puisse continuer à profiter au maximum des enfants, on se rêve parfois en famille recomposée à trinquer entre son ex et sa nouvelle conquête... PAF, redescendons, cognons-nous un peu à la brutale réalité, va falloir aligner nos planètes avec celles de notre "EX" et c'est loin d'être évident. Les premiers temps après l'annonce de la rupture sont décisifs parce que tout le monde est à fleur de peau et que le moindre dérapage peut provoquer de gros dégâts qui mettront en péril la conciliation pour la suite.
Divorcer ou se séparer quand on est un couple avec enfant(s)
La parentalité rend la rupture du couple encore plus difficile à vivre en ce qu'elle va impacter la vie du ou des enfant(s) des époux ou partenaires. Préparer sa séparation, c'est aussi anticiper l'organisation autour des petits afin d'éviter à tout le monde les écueils et les tensions d'une période de flottement en pleine tempête.
Organiser la ventilation de la garde de l'enfant pendant la transition du divorce ou de la séparation
Si vous êtes à l'initiative de la séparation, vous avez de l'avance sur le deuil de votre histoire par rapport à l'autre et il est probable que ce décalage provoque des conflits ou tout au moins quelques tensions entre vous dans les semaines qui suivent l'annonce de votre décision. A ce titre, on vous conseille de songer à l'avance au meilleur mode d'organisation pour les premiers temps, par essence moins propices à une communication calme et mesurée...
Une des principales erreurs serait d'imposer votre vision des choses là où il est au contraire conseillé d'abonder plutôt dans le sens de ce qui sera le plus confortable pour votre ex-conjoint(e) afin qu'il ou elle ait le temps de digérer cette nouvelle sans se sentir oppressé par la nouvelle logistique. Posez-vous et essayez de vous projeter à court terme sur l'organisation la plus adaptée afin que vous puissiez tous les deux passer du temps avec votre enfant tout en limitant les zones de turbulences avec l'autre parent. Dans un contexte apaisé ou par écrit, vous proposerez d'en discuter calmement en insistant sur l'importance de préserver votre coparentalité pour le bien du ou des mômes dont vous restez les repères.
Si le dialogue est impossible, privilégiez les échanges mail ou sms et patientez, ne vous emportez surtout pas, ça ne ferait qu'aggraver les choses. La patience a ses limites et si rien n'a évolué au bout de quelques semaines, proposez une médiation familiale ayant pour objectif de fixer ensemble un cadre, au moins pour les mois à venir.
Se répartir équitablement les charges pendant les premiers temps après l'annonce du divorce ou de la séparation
Idem côté dépenses, soyez équitable et ne claquez pas la porte en laissant vos obligations derrière vous. Même si vous quittez le domicile, vous restez cosolidaire des loyers ou des remboursements de crédit(s) en cours et des factures qui ne risquent pas de se mettre en pause parce que vous traversez cette épreuve. Pour ceux qui le peuvent, pensez à la suspension de crédit afin d'alléger votre budget le temps d'y voir plus clair et de bien répartir les charges de chacun.
Répartir équitablement ne signifie pas forcément du 50/50, surtout s'il y a une forte disparité de revenus entre vous deux. La logique voudrait en effet qu'on ventile les dépenses liées au foyer ou à l'éducation des enfants au prorata des ressources de chaque parent. Les versements respectifs peuvent se faire sur un compte commun alimenté régulièrement par chacun pour couvrir les charges fixes et les virements automatiques.
Divorcer ou se séparer quand on est propriétaires d'un patrimoine commun
Autre sujet central en matière de divorce et de séparation en général, le partage de son patrimoine et notamment le sort de la résidence principale qui a été acquise par les conjoints. Notre premier conseil est simple; Ne faites pas des plans sur la comète et laissez le temps à l'autre d'accepter la rupture de votre couple avant d'en discuter ouvertement.
Vous aimeriez par exemple vendre votre logement afin de récupérer des liquidités pour refaire votre vie. Il est possible aussi que vous souhaitiez racheter les parts de votre conjoint(e) et devenir l'unique propriétaire du bien. "C'est bien joli tout ça !" vous dira sans doute Monsieur le notaire mais ça nécessite l'accord de votre co-propriétaire pour être acté. Sauf que justement, à ce stade, vous ne savez pas ce que voudra votre conjoint(e) quant à votre maison ou appartement et gardez-vous bien de décider à sa place, c'est la porte ouverte à tous les juges...
Si vous envisagez un rachat de soulte, vous pouvez faire des simulations pour vous assurer de la faisabilité financière de votre projet avant d'en parler. En effet, il n'est pas idiot de s'assurer qu'un rachat est financièrement possible avant de proposer cette solution mais même si vous obtenez un accord de principe, ça ne signifie nullement que votre ex acceptera de vous céder ses parts. Encore une fois, inutile de vous presser dans une direction, laissez le temps à chacun de se positionner et aménagez les choses de façon à ce que les premières semaines ne soient pas trop violentes.
A ce titre, si la taille de votre logement le permet et que votre ex est d'accord, vous pourriez cohabiter encore un moment afin que la transition ne soit pas trop brutale pour vos enfants. Il y a aussi de plus en plus de couples qui choisissent de se relayer dans le domicile familial pour que les enfants n'aient pas à bouger et conservent leurs repères. Il faut bien avouer que vivre sous le même toit peut être ultra éprouvant quand la décision de divorcer ou de se séparer a été prise. Si vous optez pour une de ces solutions, fixez-vous une limite dans le temps, avoir la perspective qu'il y a une date butoir, ça change tout.
Celles et ceux qui songent depuis longtemps à leur séparation auront peut-être besoin de s'informer sur leurs droits, sur les règles qui encadrent le partage de leurs biens communs. Outre le fait que ça dépend de très nombreux paramètres comme votre type d'union, les conditions dans lesquelles vous avez acquis tel ou tel bien, votre régime matrimonial si vous êtes mariés, les fonds que vous avez respectivement apportés au momant de l'achat... c'est surtout ultra compliqué de s'y retrouver et vous pourriez acquérir des certitudes erronées qui feront le lit de maladresses et d'incompréhensions futures entre vous et votre ex-conjoint(e).
Si vous souhaitez vraiment obtenir des données fiables et des chiffrages cohérents, rapprochez-vous d'un notaire pour faire avec lui l'état des lieux des scénarios envisageables en fonction de votre situation. On n'y pense pas toujours mais le notaire est un très bon interlocuteur pour mieux cerner les enjeux patrimoniaux d'une séparation ou d'un divorce. On peut vous mettre en relation avec des études notariales sur votre secteur, n'hésitez pas à nous contacter, nous reviendrons vers vous sous 24h.
Dans cet article, on a tenté de faire le tour des étapes qui jalonnent une décision de séparation et vous avez sûrement un peu le vertige, c'est légitime. Pourtant, divorcer ou rompre ne doit pas seulement s'entendre comme une fin parce que c'est aussi le début d'autre chose et au fond, ..... vous le savez très bien :)
