Séparation, divorce, est-ce la crise de la quarantaine ?
La crise de la quarantaine, êtes-vous concerné ? votre conjoint(e) ? un proche ?
Celle qu’on appelle en anglais « The middle life crisis », la crise du milieu de vie.
La fameuse crise de la quarantaine maintient son cap à travers les générations, elle perdure et s’invite même chez les cinquantenaires paraît-il ! Certains diront ; « augmentation de l’espérance de vie oblige ! ». En vérité, elle peut nous surprendre à n'importe quel âge, même si c'est une crise existentielle qui se manifeste souvent autour de ce cap, celui des 40 balais...
On vous propose ici un petit tour d’horizon de ce moment qui peut bouleverser toute une vie, provoquer un divorce, une séparation, un changement radical de mode de vie, un nouveau départ, une vocation, tout est possible …
Qu’est ce qu’une crise de la quarantaine ?
Est-ce que je fais une crise de la quarantaine ?
Cette question, souvent posée par nos clients, revêt en réalité des centaines d’autres questionnements impossibles à contrôler, tout est remis en cause, tout se bouscule dans notre esprit, on peut en effet avoir l'impression de subir une crise qui envahit tout et nous dépasse.
Quelques citations célèbres pour commencer à éclaircir ce vaste sujet…
Même si Coco CHANEL disait « Personne n’est jeune à 40 ans mais on peut être irrésistible à tout âge ! », la quarantaine marque un tournant de la vie, c'est symbolique, le fameux cap des 40 piges !
Citons encore Victor HUGO qui écrivait que « 40 ans, c’est la vieillesse de la jeunesse », la fin d’une époque et pour beaucoup d’entre nous, l’occasion de faire le bilan du milieu de sa vie.
Plus actuel, c’est l’écrivain Frédéric Beigbeder qui disait récemment ; « C’est l’année de mes 40 ans que je suis devenu complétement fou. Auparavant, comme tout le monde, je faisais semblant d’être normal. »
C’est vrai que ça ressemble un peu à ça, avoir le sentiment de devenir dingue, de perdre ses repères, de tout remettre en perspective, on fait face à des doutes, des envies de tout changer, de l’angoisse face à la monotonie ou l’ennui, un besoin de renouveau, de liberté parfois aussi.
Sophie MARCEAU décrit bien cette sensation quand elle dit ; « Avoir 40 ans, c’est comme habiter le même appartement depuis autant d’années, à un moment, il faut faire le tri… ».
Cette crise de la quarantaine, il faut la voir comme une période transitoire où tout peut être objet d’incertitudes ou d’insatisfaction, elle secoue le quotidien et peut déclencher des changements de taille dans la vie de celui ou celle qui la traverse.
Pourquoi je fais une crise de la quarantaine ?
Parfois, cette crise du quarantenaire n’intervient que dans le cadre professionnel, elle aboutit alors souvent à des démissions, des réorientations de carrière, des bilans de compétences et autres virages dans sa vie active.
Il est d’ailleurs fréquent que le facteur déclencheur de cette « crise » soit une mutation ou une perte d’emploi.
Le stress lié à un licenciement autour de cet âge est régulièrement cité par nos clients et utilisateurs concernés. C’est le cas aussi pour un drame familial, la perte d’un proche, une maladie, un choc émotionnel. Peu importe le facteur déclencheur et il arrive même qu'il n'y en ait aucun pour que la crise s'installe dans notre vie.
Chez la femme, l’horloge biologique pourrait aussi jouer un rôle important dans le déclenchement d’une remise en question globale de ses équilibres de vie. Si elle n’a pas encore d’enfant mais qu’elle souhaite devenir maman, il est probable qu’elle bouge les lignes de son existence à l’approche de ses 40 ans. Si elle a fondé une famille, les petits ont souvent bien grandi et consciemment ou non, elle se prépare à voir son nid se vider dans le courant de cette décennie.
Pour d’autres encore, c’est un tournant difficile car la culture du jeunisme promue par les médias, les « stars » et la société en générale fait des « + de 40 ans » des anciens avant l’heure.
Comment « diagnostiquer » la crise de la quarantaine, y a t'il des symptômes ?
Est-ce que je suis malade docteur ?
Souvent insidieuse, la crise de la quarantaine s’installe par paliers et s’insinue dans les recoins de notre vie, un peu partout à la fois.
Petit à petit, vous vous lassez de tout, votre quotidien, votre couple, vos activités, vos amis, les choses qui remplissent vos semaines vous ennuient, vous agacent même, la crise prend sa place, elle se déploie lentement mais sûrement...
Nombre d’experts s’accordent pour dire qu’elle peut intervenir dès 30/35 ans ou plus tard, autour de la cinquantaine, il n’y a pas de règle mais c’est en effet souvent autour de la quarantaine que se produisent les grandes remises en question.
Au fur et à mesure que la mélancolie s’installe, on s’enlise dans un repli sur soi, dans une sorte d’énorme prise de tête qui prend de plus en plus de place et qui peut même nous rendre invivable avec nos proches ou nous conduire à une profonde dépression.
On associe d’ailleurs, et à tort sans doute, la crise de la quarantaine avec le célèbre « démon de midi », cette furieuse envie de plaire de nouveau, de revivre dans les yeux d’un nouvel amour, savoir si on peut conquérir le coeur d'un(e) autre. Le démon de midi s’empare aussi de la gent féminine contrairement à l’idée reçue selon laquelle seuls les hommes seraient touchés.
La perte de confiance en soi, la sensation d’étouffer, d’être prisonnier de ses responsabilités, tous ces sentiments se mêlent et peuvent facilement conduire à « ouvrir une porte ». On se laisse tenter par la rencontre, la nouveauté, l’attirance, le fait de séduire encore, l’énergie de l’inconnu…
L’infidélité apparaît naturellement comme une conséquence courante entraînant généralement la séparation ou le divorce du couple concerné. Conséquence et cause aussi puisque de nombreux conjoints trompés traversent ensuite une crise existentielle qui s’apparente à la crise dite de la quarantaine. Dans la foulée de la rupture, ils bouleversent souvent leur vie, déménagent, trouvent un nouveau travail ou changent carrément de métier.
Combien de temps dure une crise de la quarantaine ?
Question souvent posée et réponse difficile à chiffrer ! Certaines études parlent d’une moyenne de 2 à 3 ans, c’est généralement plus court chez la femme que chez l’homme mais ça reste très variable.
Des recherches ont même évoqué la contagion de la crise de la quarantaine, contagieuse entre conjoints et chez des proches. On voit en effet régulièrement des fratries ou des ami(e)s franchir des étapes similaires quasiment en même temps. Il faut bien reconnaître que voir un proche franchir le pas auquel on songe soi même depuis longtemps est parfois un déclic.
De notre expérience, on qualifie trop facilement une période de "down" comme étant une crise et pour peu qu'on soit proche de la quarantaine, une crise de la quarantaine du coup !
En réalité, c'est plus compliqué que ça et il faut aussi avoir conscience qu'autour de 40 ans, les couples ont en général pas mal d'années de vie commune, des enfants, des soucis, des obligations et tout le toutim ! Il arrive donc aussi que cette période marque l'usure du couple et ce n'est pas forcément une crise que d'assumer le fait que ça ne fonctionne plus entre nous.
Le mieux serait peut être donc de commencer par déterminer si le mal - être est général ou s'il dépend surtout d'un domaine de notre vie dans lequel les choses doivent changer sans pour autant tout remettre en question...
Sortir de la crise de la quarantaine, Mode d’emploi !
Loin de nous l'idée de vous communiquer une méthode miracle qui fonctionnerait dans tous les cas de figure, nous ne sommes pas magiciens.
En revanche, certains conseils pourraient vous être précieux. Nous avons condensé nos expériences, celles de nos clients et de nos partenaires en une liste de 6 principes à appliquer pour mieux vivre et franchir ce cap !
Les 6 règles d'or pour se sortir de la crise de la quarantaine
Assumer sa crise de la quarantaine pour y faire face
De manière très pragmatique, il faut prendre conscience qu’on traverse une période de doutes abyssaux et qu’il est préférable de ne pas faire une confiance aveugle aux sensations ressenties et qui se mélangent en nous. Préférez la prudence et tentez d'apprivoiser ce qui vous arrive plutôt que de vous voiler la face.
Ce n’est pas une honte de ne pas se sentir heureux, il faut pouvoir l’accepter pour amorcer des changements constructifs et cohérents.
Nous avons tous le droit d'être en proie à un sentiment général de lassitude, l'essentiel est de ne pas le nier, ne pas l'ignorer. Trop de gens intériorisent leurs difficultés et se cachent derrière des faux semblants, parfois pendant des années.
En refusant de faire face à son mal être, on fait le lit d'une vraie dépression qui pourrait perdurer bien plus longtemps. Si vous n'allez pas bien, commencez donc par l'assumer, "Non, je ne vais pas bien, je ne suis pas heureux, il faut changer des choses, je vais chercher ce qui ne va pas et tenter de corriger le tir".
Se donner du temps, prendre du recul sur sa crise de la quarantaine
Traverser une crise implique toutes sortes de prises de conscience et de questionnements, c'est un état général dans lequel il est difficile de focaliser son attention sur les véritables causes. On sait qu'on va mal mais les raisons se chevauchent et forment un énorme noeud qui semble impossible à démêler. Attention donc à ne pas tout mélanger, il est préférable de se laisser le temps de mieux comprendre d'où vient la mal...
De la même manière, il faut veiller à prendre du recul par rapport aux décisions qui semblent s’imposer mais ne sont pas toujours les meilleures, au moins dans un premier temps.
Même s’il ne faut pas s’oublier en focalisant sur les conséquences que pourraient avoir certains de nos futurs choix, il y a des décisions qui demandent à être mûrement réfléchies. Les directions que vous allez prendre à cette période auront des conséquences sur le reste de votre vie. Quand on se sent mal, on a tendance à vouloir tout remettre en cause alors qu'il peut y avoir des axes d'amélioration très concrets sans passer par des changement radicaux.
"Il faut savoir raison garder" comme disaient les anciennes générations, notre société nous incite à zapper alors qu'il est souvent préférable de faire face à ses difficultés pour parvenir à un mieux être durable. Méfiez-vous d'une remise en cause généralisée et faites le nécessaire pour aborder les causes réelles de votre insatisfaction en vous donnant du temps.
N'hésitez pas à vous faire aider dans ce cheminement, un approche psychologique est parfois un excellent moyen de se remettre en question sans tout envoyer balader, nous avons des partenaires compétents pour vous accompagner dans ce processus.
Communiquer pour franchir une crise de la quarantaine
Notre expérience auprès des couples en situation de séparation nous prouve chaque jour que la communication reste le meilleur vecteur pour avancer dans ses cheminements.
N’hésitez pas à échanger avec vos proches, amis, famille. Faites part de votre état, de vos angoisses, vos peurs, vos déceptions, votre épuisement peut être, vos désillusions, vos vides...
Comme dit l'adage, "mettre des mots sur les maux", c'est fondamental de pouvoir exprimer notre souffrance. En plus, le fait de verbaliser nous permet de mieux cerner les contours de nos difficultés, ça nous permet d'y voir plus clair et même d'aller mieux rien qu'en extériorisant.
Parfois, il suffit de remettre certaines pendules à l’heure, des changements simples peuvent amener de grands progrès, il est rarement nécessaire de changer radicalement de vie pour retrouver les voies de l’épanouissement.
En parlant avec d'autres de ce qui ne va pas pour vous, vous vous rendrez compte que vous n'êtes pas seul(e) et ça permet souvent de relativiser. Dédramatiser le contexte général en vous confiant à quelqu'un est un premier pas vers le mieux. Le simple fait de parler est à lui seul une grande source de soulagement et l'opinion de votre interlocuteur permet souvent de voir les choses sous un autre angle.
Si c'est délicat de trouver dans votre entourage une personne de confiance avec laquelle aborder les sujets qui vous préoccupent, sollicitez une aide extérieure pour permettre ce travail d'introspection. Un thérapeute sera sans doute le meilleur interlocuteur dans ce genre de situations, il vous donnera des outils pour comprendre ce dont vous avez besoin.
C'est d'ailleurs l'objet de notre quatrième conseil, ne pas hésiter à se faire accompagner !
Se faire accompagner, bien s’entourer
Dans un tel contexte, la thérapie brève est sans conteste un excellent moteur pour gagner du temps et se préserver des risques de décisions compulsives.
Si vos soucis se figent principalement autour de votre couple, vous pouvez tenter une thérapie commune. Un bon thérapeute vous aidera à identifier les réelles problématiques, il vous donnera des outils pour sortir par le haut de cette impasse qui peut toucher chacun de nous.
D’autres pistes peuvent être explorées, certains clients ont fait appel à l’hypnose, d’autres ont tenté l’acupuncture ou la méditation, il y a même des coachs qui proposent des services dédiés à la crise de la quarantaine et plus largement à la crise existentielle.
Toute initiative dont vous sentez qu’elle peut vous aider à progresser est intéressante, empruntez la voie qui vous semble la plus à même de vous faire avancer, ça dépend de votre personnalité, de votre histoire et de ce que vous souhaitez faire. L'important est que vous puissiez vous sentir à l'aise avec le praticien que vous choisirez pour vous accompagner dans cette transition.
Pour celles et ceux qui ne se sentent pas capables de franchir la porte d'un cabinet psy., notre partenaire Psy&You propose des suivis à distance et même des approches tout à fait innovantes permettant d'échanger à tout moment avec un psychologue agréé par messages type SMS ou autres. Découvrez leurs services en cliquant sur ce lien.
Partez finalement du principe que vous vivez une période qui vous dépasse et qu'il est donc préférable de ne pas faire une confiance aveugle aux sentiments contradictoires qui vous animent. Une crise de couple doit par exemple être différenciée d'une crise de la quarantaine. Votre situation est unique et c'est à vous de déterminer quels sont les changements à mettre en oeuvre pour retrouver le bien être et le bon vivre qui vous caractérisaient avant.
Ce cheminement nécessite souvent de sortir de sa zone de confort pour réaliser un travail sur soi qui permettra d'y voir plus clair et de niveler les priorités...
Appuyer sur pause pour comprendre et apprivoiser votre crise
Et pourquoi pas une pause ?
Une pause salutaire, dans votre vie professionnelle, dans votre histoire de couple ou simplement pour vous éloigner du quotidien et retrouver vos marques, vous recentrer.
Envie d’appuyer sur le bouton « arrêt sur image » ? prendre le temps d'identifier ce qui ne nous correspond pas ou plus et réajuster après réflexion, avec raison gardée, sans tout exploser.
Vous devez pouvoir en parler avec votre compagne ou compagnon, on a tous le droit de passer plus de temps avec soi, surtout à certaines périodes de la vie.
Idem côté pro., un arrêt de travail est toujours possible quand le burn out est proche et s’il faut vous dégager du temps pour rebondir, votre médecin généraliste saura vous aiguiller.
La meilleure façon de ne pas se laisser déborder est de réduire le rythme, il est vivement conseillé d'appuyer sur le frein lorsqu'on sent la terre qui commence à se dérober sous nos pieds. Ne pas hésiter à ralentir vous permettra de compartimenter davantage ce qui vous arrive et en focalisant sur les vraies raisons de votre état, vous éviterez de tout envoyer balader d'un coup.
Si vous sentez que la fatigue et le stress se font omniprésents et qu'ils brouillent votre bonne vision des choses, ECOUTEZ - VOUS et dites STOP !!
Eviter de céder à ses pulsions
Attention, sol glissant ! Epargnez-vous les coups de tête que vous risqueriez de regretter et qui sont malheureusement monnaie courante quand on évoque des situations de crise existentielle.
Adultère, chirurgie esthétique, dérives de l’alcool pour oublier, achat du bolide dernier cri hors de prix, tatouage, démission, fuite en avant avec un billet sans destination ni retour, vente de vos biens à la va-vite… la liste est longue !
La crise de la quarantaine, trentaine, cinquantaine, peu importe ! Quant une crise existentielle s'empare de nous, il est fréquent qu'on ne se reconnaisse plus et que nos agissements s'apparentent même à des délires, à une forme de fuite en avant.
Plutôt que de céder à ces folies passagères, essayons de nous préserver de comportements ou décisions dont on pourrait se mordre les doigts par la suite...
Même si vous avez l'impression d'être enfin dans le vrai et d'avoir les idées claires, essayez de confronter vos décisions à l'opinion de vos proches avant de les mettre en oeuvre. Les gens qui vous connaissent bien et qui souhaitent votre bonheur vous apporteront un éclairage objectif sur ce que vous vous apprêtez à faire. Croyez-en notre expérience, les décisions que l'on prend quand on traverse ce genre de crises sont lourdes de conséquences et susceptibles d'être amèrement regrettées par la suite.
Pour ceux qui sont passés par là, le retour à la réalité s'avère souvent difficile, ce n'est pas évident d'assumer certains actes et leurs répercussions sur l'entourage.
On ne le dira jamais assez, s'écouter en période de doutes est une excellente manière de faire face à cette épreuve mais se faire totalement confiance, céder à toutes ses envies s'apparentera généralement à une fuite en avant qui ne produit rien de bon sur la durée.
Pour finir, quoi de plus éclairant que des témoignages sur la crise de la quarantaine ? Ci-dessous, des récits de nos clients ayant traversé ce passage à vide… et de nos partenaires qui aident à vivre ça plus sereinement…Merci à celles et ceux qui ont partagé ce moment avec nous, avec vous, ici.
Crise de la quarantaine, témoignages et interviews
Sophie, 44 ans – « J’ai tout confondu et j’aurais pu éviter beaucoup de souffrances »
« Je me suis séparée en 2018 après 6 mois de tensions et de déchirements. Si je ne regrette pas d’avoir divorcé, j’avoue que je regrette franchement la façon dont j’ai pris cette décision, ça a eu des conséquences terribles encore présentes aujourd’hui.
En 2016, j’ai commencé à avoir des difficultés au boulot, je travaillais depuis 7 ans dans la même boîte et outre les tensions avec certains collègues, j’en avais marre de ce que je faisais. J’ai commencé à m’éloigner de mes objectifs commerciaux et j’ai descendu la pente lentement mais sûrement. A l’époque, mon fils aîné avait 14 ans et son adolescence ne nous rendait pas la vie facile, ça gueulait beaucoup à la maison, je tenais souvent le rôle du père fouettard car mon mari travaillait sur Paris toute la semaine pour 6 mois. Notre autre fils était tout aussi agité mais plus sérieux en cours et moins lunatique que son frère.
Le quotidien me pesait et je ne prenais jamais de temps pour moi, comme si j’avais peur d’être face à moi-même, réfléchir sur ma vie, tout ça… Bref, fin d’automne 2016, le moral dans les chaussettes, j'ai du mal à affronter mes journées et mes résultats au bureau sont « à chier », je commence à sombrer. Pendant plusieurs mois, je m’enferme sur moi-même, je dors des week-ends entiers, mes proches parlent de dépression et mon mari décide de crever l’abcès.
Nous entrons dans une période d’intenses disputes, je lui reproche tout ce qui m’accable, je ne me reconnais plus et mes propos véhéments dépassent régulièrement ma pensée. Un soir, j’en viens aux mains, nous nous battons sous les yeux de nos enfants et je quitte la maison en pleine nuit en hurlant qu'on se verrait au divorce.
J’ai vécu chez une amie quelques semaines, j’ai cru à une résurrection, je sortais presque tous les soirs, je rencontrais de nouvelles têtes, je me faisais draguer par des trentenaires et je reprenais même un peu du poil de la bête au boulot.
Cette situation ne pouvait pas durer éternellement et j’ai vite été rattrapée par mes responsabilités puisque notre fils aîné a fait une tentative de suicide une nuit, en avalant des médicaments. Ce cauchemar a été un électrochoc pour tout le monde, je me suis sentie tellement coupable. Mon enfant adolescent avait besoin de moi alors que je faisais une sorte de crise d'adolescence en retard. Je suis retournée vivre chez nous, mon conjoint avait un nouveau contrat dans l’Est et il rentrait un we sur deux pour passer du temps avec les garçons. J’ai rapidement trouvé un appartement à son retour et nous avons divorcé en quelques semaines, nous étions d’accord sur tout.
Je m’en veux aujourd’hui parce que je me rends compte que c’était une sorte de crise générale, appelons-la « crise de la quarantaine » puisque j’avais cet âge-là mais je pense qu’elle peut arriver à tout moment. J’ai tout confondu et j’aurais pu éviter beaucoup de souffrances à ma famille en faisant les choses plus posément, plus modérément. C’est comme si j’avais voulu arracher ma liberté, faire la guerre à tout et à tous pour reconquérir ma vie. Je ne regrette pas mon divorce mais je regrette comment il s'est passé.
Je suis une femme plus heureuse parce que j’ai fait de nombreux changements mais il faut du temps pour bien prendre ce virage et je suis allée trop vite. Ce serait ça mon conseil, ne pas précipiter les choses quand la crise nous dépasse… attention à la casse !"
Serge, 48 ans « J’ai cédé à tous les clichés de cette foutue crise de la quarantaine »
« J’ai traversé une sacrée crise autour de mes 45 ans… je dois dire que je ne suis pas très fier de l’homme que j’ai été à ce moment-là. Ma mère disait que j’avais le démon de midi et c’est sans doute un peu vrai. J’avais envie de me rassurer, quelle déprime de vieillir ! Pas que je me sentais particulièrement beau plus jeune mais justement, c’est encore pire de se voir enlaidi par l’âge quand on part d’un physique déjà moyen… je ris en disant ça mais je le pense vraiment…
Autant le dire cash comme dit ma nièce, vas-y cash ! J’ai cédé à tous les clichés de cette foutue crise de la quarantaine. Du jour au lendemain, j’ai quitté femme et enfants pour une trentenaire qui suivait mes cours du soir et que je fréquentais depuis quelques semaines à peine.
Ma relation s’est vite propagée aux oreilles de tout l’établissement et mes supérieurs n’ont pas vu mon comportement d’un très bon œil… mais rien à côté de la réaction de mes proches et surtout de mon épouse qui n’a jamais pardonné cette trahison.
Je n’en ai fait qu’à ma tête ensuite, j’ai dépensé la quasi-totalité de mes économies en un temps record et dans des achats compulsifs que je ne m’explique pas aujourd’hui, il y a eu une moto, des fringues haute couture, un club de sport premium où je n'ai mis les pieds que trois fois, des week-ends à l’étranger, des restaurants gastronomiques et des cadeaux démesurés à mes enfants qui ne voulaient plus me voir, pour compenser bêtement.
Résultat des courses, ma conjointe a enclenché un divorce pour faute, j’avais grillé une grosse part de notre épargne, mes gamins me détestaient et cerise sur le gâteau, j’ai eu un accident de moto qui m’a valu plusieurs semaines alité chez ma sœur… à 46 ans, la grosse grosse claque !
Bien évidemment, ma jeune maîtresse s’est enfuie sans laisser d’adresse et j’ai eu largement le temps de faire le tri chez mes vrais amis qui n'étaient pas nombreux à prendre de mes nouvelles.
Quand je suis revenu à la raison, j’ai fait profil bas, je me suis confondu en excuses auprès de ma famille, surtout mon épouse. On a tenté de reconstruire quelque chose, on a fait une thérapie qui m’a surtout aidé moi mais notre couple était déjà mort. J’ai réussi à recréer du lien avec mes enfants et nous sommes même parvenus à divorcer à l’amiable finalement.
Je me dis que je ne m’en sors pas trop mal même si j’ai des passades encore très difficiles. Ce dont je suis sûr, c’est je ne referais jamais les mêmes débilités si je pouvais revenir en arrière. Quel que soit l’âge, si vous ressentez le besoin irrépressible de tout envoyer en l’air, commencez par prendre rdv avec un professionnel, thérapie, psy. ou ce que vous voulez du moment que vous allez voir quelqu’un avant de faire des grosses bêtises ! c’est ça mon conseil de vieux gars ! »
Camille, 41 ans « sans doute notre histoire aurait-elle pu se terminer plus paisiblement »
« Je ne suis pas certaine d’avoir fait une crise de la quarantaine mais ce qui est sûr, c’est que j’ai carrément changé de vie à 40 ans.
J’étais mariée depuis 11 ans avec un homme brillant, une sorte de gendre idéal sauf qu’il ne veut pas faire de petits enfants à sa belle maman !! Je dis ça car ça stigmatise ma crise de la quarantaine à moi. Au départ, j’étais d’accord, on ne fonderait pas une famille au sens traditionnel et ça me convenait très bien. L’année de mes 40 ans, j’ai quitté un poste que je détestais et j’ai eu du mal à trouver un nouveau CDI. Je passais de PME en PME sur des CDD inintéressants et je m’ennuyais à mourir.
Les mois ont passé sans que je voie le bout du tunnel et je m’enfonçais dans la déprime, oscillant entre des périodes high où je me voyais créer ma propre entreprise et déménager, reprendre des études même, pourquoi pas ? et des longs moments de dépression où je pleurais en m’endormant presque tous les soirs. J’ai beaucoup grossi en quelques mois et du coup, je me dévalorisais de plus en plus souvent quand je ne criais pas sur mon mari ou sur nos chats.
Dans ce contexte, notre couple n’a pas survécu longtemps. J’ai échangé avec une psy. en ligne dans les semaines qui ont suivi notre séparation et je regrette de ne pas avoir fait la démarche avant. En fait, j’aurais pu comprendre que c’était lié à mon désir d’enfant, à ma capacité à en avoir après la quarantaine. On aurait de toutes façons décidé du divorce mais si j’avais pris conscience de ça plus tôt, sans doute notre histoire aurait-elle pu se terminer plus paisiblement.
Depuis, j'ai rencontré un autre homme qui voudrait fonder une famille avec moi, je ne sais pas si nous le ferons mais ça change tout dans ma relation à lui par rapport à la précédente. Si je devais donner un conseil, je dirais sûrement de creuser en soi pour comprendre le fond du problème.
J'ai perdu du temps en essayant de me convaincre que la vie que j'avais choisie me convenait toujours.»
Toute l'équipe OSS tient à remercier ces trois témoins d'avoir partager leur histoire avec nous, chaque situation est unique et chacun doit pouvoir trouver ses propres réponses ! L'expérience des autres est une source de réflexion et d'enrichissement, MERCI !
Agathe, thérapeute partenaire OSS
OSS / Bonjour Agathe ! si on vous dit crise de la quarantaine, vous répondez ?
Agathe : « Ah !! cette fameuse crise de la quarantaine ! je dirais que ça veut tout dire et rien dire !! C’est une crise comme tant d’autres qui peuvent se produire en chacun de nous et à n’importe quel moment de notre existence. Cela dit, les statistiques sont sans appel et je veux bien croire que le cap des 40 ans soit l’un des plus propices puisque c’est, dans l’imaginaire collectif, la moitié de la vie… »
OSS / Comment sait-on si on traverse une véritable crise ?
Agathe : « ça dure dans le temps, ça finit par impacter tous les sujets de sa vie, on ne se sent bien nulle part, on se sent nul partout, c’est progressif mais quand ça vous empêche d’être vous-même, il faut réagir. Dans mon cabinet, je reçois souvent des gens qui débarquent en me disant ; « je fais une crise de la quarantaine » ou « mon mari, ma femme fait sa crise de la quarantaine et demande le divorce !! »… en général, ça me fait sourire mais ça ne veut pas dire que c’est faux, on l’appelle comme on veut, elle n’en reste pas moins un moment pénible qui peut basculer vers des dépressions profondes ou des conséquences regrettables sur tous les plans ! »
OSS / Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui a le sentiment de traverser une telle crise ?
Agathe : « En parler, déjà, ce sera un premier véritable pas. Plein de gens consultent ou libèrent la parole trop tard, ils s’empoisonnent en intériorisant leur mal-être des mois ou même des années.
Se confier à des proches peut suffire à faire avancer les choses mais il sera souvent préférable de faire un travail sur soi avec un tiers professionnel de son choix. L’idée est de se questionner sur les moyens et stratégies à mettre en œuvre pour aller mieux, reprendre le fil de sa vie et de son bonheur. C’est parfois plus simple qu’il n’y paraît … »
OSS / Donc à 30, 40 ou 50 ans, il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour penser à sortir de sa zone de confort ?
Agathe : « Oui, c’est marrant que vous parliez de zone de confort, c’est un sujet régulièrement abordé dans ce type de situation. Il est toujours temps de se fixer des objectifs enthousiasmants, toujours temps de retrouver du souffle et de l’énergie pour mieux profiter de sa vie.
Je vois en ce moment une dame de 67 ans qui vient de perdre son mari et qui voudrait trouver en elle des solutions pour affronter sa « crise de la soixantaine» et mettre de la gaieté dans sa maison de retraite, c’est pas beau ça ? »
Voilà, on vous a tout dit ou presque ! Si vous avez envie d’ajouter quoi que ce soit, n’hésitez pas à nous le faire savoir. Vos témoignages, remarques, commentaires seront toujours les bienvenus ! Il vous suffit de nous contacter via ce lien.
Et si vous pensez que votre décision est prise, avant d'engager des démarches, nous vous incitons à demander un bilan de situation gratuit pour mieux anticiper les étapes et préparer sereinement les changements qui s'imposent. Bon courage, nous restons à votre disposition pour vous aider à avancer ou à sortir d'une impasse, n'hésitez pas à nous solliciter !